Il neige sur Godzilla

david calvo David Calvo, voilà un nom que je ne suis pas prêt d'oublier.
Aguiché par une couverture hors norme dans mon rayon S.F. j'ai succombé au charme d'un pitch prometteur. C'est avec minuscules flocons de neige depuis dix minutes que démarre ma rencontre avec la prose de Calvo. Un choc. Cet homme est indéniablement fou, même si il prétend que l'humanité toute entière a dépassé le stade de la folie. Les canons de l'écriture sont malmenés avec brio, et si le torrent d'images qui percute le lecteur est parfois indigeste, le résultat est tangible. Son monde prend vie dans notre tête.

Entre les rideaux de la chambre filtre une lumière blanche,
lumière d’aube humide de smog et de poussière / rouler les draps
en boule, étouffée, l’odeur de ma nuit / sous la douche purifier ces
gouttes de sueur, perles sur mon corps, cloques de sommeil.

Ce récit aux relents autobiographiques envoie à la figure du lecteur le malaise existentiel viscéral et la démence du personnage. Démence ou lucidité ? Jusqu'à la fin le narrateur se joue de la réalité, amenant le lecteur à voir par ses yeux un monde pixellisé où toutes les sensations sont comme des coups, reçus ou donnés. 250 pages de bonheur.

C'est édité chez moutons électriques éditeur, ça coûte 15 euros.
Pour être à jour : le blog de David Calvo.

edit : malheureusement, les extraits ne sont plus en ligne chez l'éditeur, et le blog de David a déménagé. Pendant qu'on y est, lisez aussi Acide Organique, c'est du même tonneau

edit 2 : Bonne nouvelle, la version électronique complète de ce roman est disponible sur le site web de l'éditeur.

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