L’ordinateur de demain

N'en déplaise aux "power users" de l'informatique, l'ordinateur de demain c'est vraisemblablement votre téléphone malin. C'est forcément une idée qui me révulse, puisque ce sont des dispositifs fermés et - de mon point de vue - liberticides. Mais il ne s'agit pas de débattre ici du bien-fondé de mes réticences, il s'agit plutôt de faire un simple constat. En effet, on a pu constater ces dernières années que les utilisateurs sont prêts à sacrifier pas mal de choses pour gagner en mobilité : de la puissance, du stockage, de l'ergonomie, etc. En retour ils sont prêts à investir du temps et de l'argent dans leur smartphone, quitte à s'en servir comme outils de travail en dépit des contraintes énormes que cela représente.
L'ordinateur de demain c'est votre smartphone, et il y a quelques raisons pour cela :

  • La puissance des terminaux mobiles augmente très vite, permettant à des applications de plus en plus sophistiquées de voir le jour sur ces plateformes ;
  • Leur connectivité est très forte, sur des protocoles variés ;
  • On peut déjà transformer un smartphone en PC via quelques accessoires ;

slimportJe suis l'heureux détenteur d'un téléphone malin Nexus 4 (so 2012) qui dispose d'un port USB équipé de la technologie "SlimPort". C'est un détail important, car les téléphones qui disposent d'un tel port ne sont pas légion. Ce connecteur permet de brancher le smartphone à un moniteur ou à une télévision via un adaptateur DisplayPort USB vers HDMI.
Déjà, c'est sympa puisque cela me permet de regarder une vidéo HD stockée sur (ou "streamée" à partir de) mon téléphone directement sur la TV du salon. L'HDMI est ici utilisé en plein, puisque le signal sonore transite avec la vidéo et sort bien sûr des enceintes de la TV. Comme un câble HDMI n'est pas bien long, il faut bien sûr se déplacer pour interagir avec l'écran, ce qui est fastidieux.
C'est ici qu'entre en scène ce vieux protocole du début des années 2000 : Bluetooth. Il est en effet assez facile de trouver un clavier et une souris Bluetooth de nos jours : c'est ce que j'ai fait, et ça marche du tonnerre.
Ainsi, avec un Nexus 4, un clavier Bluetooth (Perixx PERIBOARD-804), une souris Bluetooth (Apple Magic Mouse qui trainait dans un carton) et le fameux adaptateur SlimPort, j'ai pu construire un petit PC de salon. Bien évidement, ce n'est pas un poste bureautique. Même si le clavier rend des tâches rédactionnelles tout à fait aisées, les applications ne sont pas forcément à la hauteur. Pour le tout-venant c'est très simple : écrire avec un vrai clavier physique (email, sms, document…), utiliser l'interface avec la souris, surfer sur internet, passer d'une application à l'autre, etc. Presque tout fonctionne parfaitement. Il n'y a que deux limites actuellement à ce que je peux faire dans cette configuration. Je ne peux pas dire au téléphone de basculer en mode paysage, je suis obligé d'aller incliner le téléphone à la main. C'est un peu pénible car si on revient sur le "bureau" du téléphone, il repasse immédiatement en orientation portrait, ce qui n'est pas la meilleure façon de tirer partie d'une TV 16/9ème. Seconde limitation : il n'est pas possible de zoomer en avant ou en arrière car la souris ne permet pas de simuler ce mouvement des doigts (bien que la souris Apple soit multitouch).

Il me semble important de faire quelques remarques sur le matériel. Le clavier Perixx PERIBOARD-804 est simple, léger, relativement petit et confortable à la frappe. Il est parfaitement compatible avec Android en français, et c'est un des rares claviers Bluetooth disponible nativement en version AZERTY, pour un prix raisonnable (nous l'avons acheté à moins de 30 euros). Si vous vous intéressez à ce matériel, vous constaterez que de nombreux acheteurs rapportent que la prise s'est enfoncée dans le clavier quand ils ont voulu brancher le câble USB fourni pour le recharger. Mon conseil : n'utilisez pas le câble fourni. Je pense que la prise femelle est quelques dixièmes de millimètres trop petite. Utilisez un autre câble pour recharger le clavier (j'utilise le câble de mon Nexus qui entre parfaitement sans forcer).
L'adaptateur SlimPort d'Analogix est de bonne facture, mais il reste fragile. SlimPort est une technologie qui permet le passage du flux HDMI sur une simple paire de câbles torsadée : le câble est donc très fin comparé à un câble HDMI. Évitez de tordre l'adaptateur, n'abusez pas de sa souplesse, et gardez-le autant que possible bien droit sans lui imposer de rotation sous peine de subir pas moment des pertes de signal.

English video review pour le clavier Perixx PERIBOARD-804

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2 comments

  1. Un concentré. Embarqué.
    Dans la main.
    C'est tentant.

    J'attends avec impatience le jour où, dans notre main fermée, tiendrons million de bouquins.
    Je suis toujours les lectures de Tactical Grace. Toujours de bon conseil dans la SF. Sans fantaisie (et merci).

    Côté techno et bouquin, rien de mieux à l'horizon.
    Aujourd'hui ? Lire sur livres numériques ?
    Pas d'avantage.
    Ah si ! Quand tu pars en vacances pendant 8 mois tu peux emmener plein plein de livres !!! Et même que si tu pars que 15 jours, allez 12 ... bah pas grave, tu as emporté autant de bouquin dans ton livre numérique. Ca augmente sacrément le ration nombre_de_bouquin/jour_de_vacances.

    Les liseuses c'est nul. Étape suivante ? Un écran souple.
    Jamais de liseuse. Tu dois y faire bien plus attention qu'un bouquin ... dans le bain, le métro, dans le lit, en vacances.
    La liseuse n'a quasi que zéro avantage sur le bon vieux format de poche.
    La page que l'on tourne.

    Franchement tant que tout cette foutue SF (format poche) ne tiendra pas dans mon stylo à écran souple qu'on pourrait dérouler comme un store.
    Je m'en remettrai au bon vieux papier
    Où sont vos derniers écrits ?

  2. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi au sujet du livre numérique. En théorie - après ça dépend ce que l'éditeur et la liseuse proposent - ça permet une grande souplesse : mettre des tonnes de signets, d'annotations, faire des recherches dans le texte du livre, mais aussi des recherches connexes. Je pense notamment à une recherche d'un mot dans le dictionnaire pour en obtenir la définition ou la traduction.
    À l'époque où j'ai lu le Pendule de Foucault j'ai fait beaucoup d'aller-retour roman/dictionnaire. L'expérience numérique pourrait déjà permettre de ne pas s'encombrer d'un Petit Robert de 3 Kg, et surtout d'avoir une lecture moins hachée (recherche du mot immédiate, retour au livre instantané).

    Vraiment, je pense que le livre numérique est plein de promesses. C'est ce qu'on nous vend qui pue l'arnaque. Le business model est immonde. En général, tu n'achètes pas le livre, tu achètes une licence d'utilisation (comme une place de concert : un droit d'utilisation d'un siège, limité dans le temps, non-cessible, etc.).
    C'est profondément choquant, parce que non seulement on te vend la version numérique quasiment au même tarif que la version en arbre mort, mais en plus tu n'as pas le droit de le prêter ou de le donner.
    En prime, et là je frise l'apoplexie, le vendeur peut décider de l'effacer à distance parce que finalement il le retire pour une raison X ou Y de son catalogue.

    Je t'ai gardé le meilleur pour la fin : le livre numérique arrive en bibliothèque. Alors les éditeurs/vendeurs se grattent la tête et se disent que là, ils ont un problème. Ben oui, un livre en bibliothèque, ça meurt à force d'être manipulé. Un fichier numérique, par définition, ça résiste à l'usure. Alors il y en a qui ont décidé dans leur grande étroitesse d'esprit, que la remise en question de leur business était impossible, le livre numérique doit donc acquérir les mêmes limitations que le livre papier. L'éditeur HarperCollins a décidé que dorénavant un livre électronique ne pourra être prêté que 26 fois par une bibliothèque. Ensuite, la bibliothèque devra racheter une licence pour ce livre. Tu peux être sûr que ce n'est pas le seul éditeur qui pense de cette manière.

    Et là, j'entends Nabila s'insurger : "Mais ALLO quoi". Et elle a bien raison.

    Bref, le livre électronique c'est super. Les éditeurs de livres électroniques par contre... j'ai pas de mot pour les qualifier qui ne m'emmène devant un juge pour injure publique, alors j'arrête là.

    Pour revenir à la liseuse, je trouve que c'est moins délicat qu'un iPad par exemple. Autant je serais stressé d'exhiber partout un iPad à 600 euros pour bouquiner, autant une liseuse à moins de 100 euros (voire 60 pour le kindle), je n'aurais aucun complexe.

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