The Day the Earth Stood Still

La prise de conscience actuelle, et presque convenue, c'est que l'écosystème de notre monde va mal. C'est en quelque sorte notre combat contre les erreurs du passé, c'est notre "après guerre" à nous. Nos grands parents, eux, ont eu un vrai "après guerre". Ils se sont réveillés dans un monde où l'humanité s'était souillée elle-même à coup de chambres à gaz et de bombes atomiques. Nous, nous avons notre couche d'ozone, nos vaches folles, nos fuites radioactives, nos voitures et notre dérèglement climatique.
Il n'est donc pas très étonnant de voir fleurir moults films dans des mouvances plus ou moins écolo. Par exemple, dans Phénomènes de N. Shyamalan, la nature se rebiffe contre l'Homme et tente de l'éliminer. Les enfants aussi sont visés par ce marketing de la nature comme avec Mia et le Migou, très joli film d'animation dont le seul gros défaut est la présence de Dany Boon (allez le voir quand même).
Affiche du film © 1951 20th Century FoxLe dernier en date, c'est Le jour où la terre s'arrêta. Fable de science fiction, ce film ne cherche donc ni la crédibilité, ni la finesse. Un extraterrestre débarque dans un inquiétant vaisseau, et alors qu'il veut délivrer un message à l'humanité toute entière, les américains (encore eux) lui tirent dessus, essayent de le garder prisonnier, le pourchassent, essayent de détruire son robot protecteur, etc. etc.
L'Homme est dans l'erreur, il doit s'assagir si il veut survivre, ou il sera détruit pour préserver la biodiversité de sa magnifique planète. Tel est le message de Klaatu l'extraterrestre.
Ce qui est intéressant c'est de voir comment le message du film original a été re-contextualisé pour nous. La version avec Keanu Reeves est une adaptation du film homonyme de 1951. Dans l'original, le message était non pas écologique dans un monde pollué, mais non-violent dans un monde d'après guerre. Enfin, non-violent façon Amérique des années 50. Faudrait pas virer communiste non plus hein. Ce vieux film véhicule d'ailleurs l'idée un peu dérangeante que pour vivre en paix on doit déléguer les pleins pouvoirs à des entités policières invincibles (les fameux robots de protection). Il n'y a qu'un pas à franchir pour que le message de repentir post-hiroshima se transforme en propagande pour la domination du monde par les USA (qui arborent depuis la seconde guerre mondiale un uniforme de gendarme du monde).
J'ai modérément apprécié la version 2008 de Le jour où la terre s'arrêta, ce film est lisse comme Keanu Reeves, aucune émotion de passe, on n'a jamais peur pour les protagonistes, et si les images sont de qualité satisfaisante, le film reste assez fade.
Par contre, les réactions d'un petit groupe derrière moi m'ont bien plus amusées. Les pauvres n'avaient pas l'air de bien savoir ce qu'il étaient venus voir, et ont été forts déçus. Quand on paye sa place entre 7 et 10 euros, la moindre des choses c'est de se renseigner un peu. Et que j'en ai marre des messages écolo, et qui ils sont eux pour me faire la morale, et patati, et patata, ad lib.
Et celle-ci qui se moquait du film en sortant : "haha, mais c'est trop nul, le robot il a un vieux design des années 80.". Pauvre blonde. Dans un hommage évident pour le film original le robot faisait terriblement années 50 ! Et pas la peine d'être né avant les années 80 pour s'en apercevoir. D'ailleurs à part la taille les deux versions du robot sont très similaires.
Bref, tous ces films sont probablement dans le vrai, il est urgent d'éduquer les gens. Mais j'ai l'impression qu'avant de leur inculquer les bases de l'écologie, il faudrait leur apprendre à lire.

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