Le LG Ergo DualUP est un écran vraiment atypique qui me faisait de l'œil depuis l'annonce de sa sortie, fin 2021. L'écrasante majorité des écrans vendus actuellement est malheureusement en format cinéma, ce qui ne me convient absolument pas : je ne regarde pas de film/série sur mon écran d'ordinateur, je travaille souvent sur de longues fenêtres de texte (tableurs, liste de mails, terminal UNIX, fichiers de log, etc.) et j'ai de longues séances de tri et retouche photo majoritairement en orientation portrait. Bref pour moi l'écran idéal est plutôt carré et en aucun cas un écran très allongé à l'horizontale ou à la verticale. Continue reading
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Double exposition sur film
Il y a quelques années j'avais exploré avec une amie le travail en double exposition sur film. Malheureusement une panne de flash avait largement perturbé mes plans et j'avais du me rabattre sur un bricolage de fortune qui n'avait pas donné satisfaction. En juin 2022 j'ai décidé de remettre mon ouvrage sur le métier avec la précieuse collaboration d'une Emma percluse de fatigue. Ça tombait bien (la fatigue), car pour le modèle c'est un travail lent et très statique.
Pour en venir au cœur du sujet, la double exposition sur film c'est l'action de prendre deux photos sur la même tranche de film. Dans un processus normal après avoir pris une photo, le film se déplace pour que la photo suivante soit prise sur une partie vierge. Ici on bloque le déplacement du film pour prendre une seconde image par dessus la première. Mélanger deux images n'importe comment n'apporte en général pas grand chose. Le mélange doit être un petit peu préparé (dans la tête du photographe) pour que le résultat soit autre chose qu'une image illisible. Il s'agit de garder en tête une règle très simple : une pellicule ne peut recevoir qu'une quantité donnée de lumière. Donc les zones noires de la première photo pourront recevoir des informations lumineuses de la seconde photo mais les zones blanches de la première photo ne pourront presque pas recevoir de lumière de la seconde photo.
Avec cette règle de base en tête j'avais décidé de créer des images très simples. Une première photo découpant une silhouette en ombre chinoise permet de créer une zone blanche (autour) et une zone noire (la silhouette) assez bien identifiées. La seconde photo n'aura alors en théorie pour s'exprimer que l'espace noir de la silhouette, le tour étant déjà saturé de lumière.
La différence entre la théorie et la pratique (en tout cas pour moi) se situe dans la difficulté d'obtenir une silhouette bien propre, sans que la lumière bave partout. C'est presque impossible en réalité sans un matériel professionnel spécifique. Avec une boite à lumière conventionnelle, la lumière qui se trouve derrière le modèle va nécessairement baver sur le devant du modèle. Non pas qu'elle fasse le tour, elle se déplace en ligne droite, mais comme Emma est en 3D, on obtient toujours un peu de réflexions lumineuses sur les rotondités d'icelle. Ce n'est pas pour autant une malédiction : cette lumière qui parasite la franchise de la silhouette apporte une texture intéressante, un léger modelé et des détails assez bienvenus finalement car ils donneront du relief au résultat.
En termes de réalisation, il faut un arrière-plan très lumineux et un modèle statique pour réaliser la première photo. La seconde photo sera prise de préférence sur fond sombre, mais on peut varier les plaisirs en fonction de ce qu'on souhaite incruster dans la silhouette.
Le cadrage est important car un souci d'alignement entre les deux photos peut ruiner l'image finale.
Au delà des aspects créatifs il faut s'assurer du bon réglage de l'appareil, de la puissance du flash, maîtriser l'incidence de la lumière ambiante, etc. Comme il n'est ni très pratique ni économique de faire un rouleau de film et d'aller le développer pour voir ce que ça donne, j'ai utilisé mon boîtier numérique pour faire mes réglages et les reporter sur le Mamiya. Ce mode opératoire est rendu possible par une utilisation des deux appareils en manuel : sensibilité, vitesse et ouverture fixés à la main.
Mon optique étant d'incruster une image correctement exposée dans une silhouette totalement noire, sachant que le film supporte mieux la surexposition que le numérique, j'ai exposé chaque image normalement. Ci dessous un exemple de résultat, avant ("brut de scan") et après retouche :
Sur cet exemple le cadrage général n'est pas terrible, le cadrage de la seconde photo dans la première est perfectible, mais le rendu final est assez satisfaisant. La post-production a donc consisté en un recadrage pour éliminer l'espace non-blanc à la périphérie de la boîte à lumière. J'ai surexposé les zones claires pour blanchir tout le fond de l'image, légèrement noirci les tons sombres, ajouté un peu de contraste et de saturation.
Dans un style moins floral voici un second exemple sur du film noir et blanc, avant/après :
2021 en photos
Mamiya, me voilà !
Après m'être initié (un peu) à la photographie moyen format à l'aide d'un remarquable ARAX 6x6 j'ai longtemps cherché un bon boitier, fiable et relativement moderne pour faire du film et du numérique. Les deux appareils sérieux dans cette catégorie sont l'Hasselblad 503CW et le Mamiya 645 AFDIII.
Ainsi, pendant plusieurs années, j'ai positionné des alertes sur des sites d'annonces, je me suis abonné à des tas de flux RSS, j'ai même twitté ma détresse.
Mais ma patience a enfin été récompensée car je viens d'acquérir à un prix tout à fait honnête un boitier AFDIII et une l'optique de base 80 2.8. Il me manque désormais uniquement le dos film (HM402 ou HM401) pour pouvoir shooter en analogique, et un dos numérique (genre P25+ ou Aptus-II 7) pour pouvoir shooter en numérique.
Et donc forcément, le cirque des alertes et des flux RSS reprend de plus belle !
Merci à Frédéric pour la vente.
Koken : le portfolio web des photographes
Depuis quelques temps je traîne un WordPress dédié à mes photos, histoire de présenter un peu ce que je fais, sans tout mélanger avec le présent blog. Le truc c'est que WordPress n'est pas fait pour ça. Sa gestion d'images, bien que très correcte pour un CMS, reste limitée. Les thèmes de présentation ne sont pas terribles, je n'en ai jamais trouvé un qui me plaise vraiment.
Puis j'en avais marre de ces failles de sécurité presque hebdomadaires : je passe plus de temps à administrer les noyaux WordPress qu'à m'en servir pour publier des choses.
Il était donc temps de changer. Après une courte recherche, je suis tombé presque par hasard sur Koken. Doté d'un scepticisme hors du commun quand il s'agit des applications web, a fortiori codées en PHP, j'ai tout d'abord cru que Koken était comme les autres : mal conçu, plein de parti-pris et de choix techniques imposés par des développeurs plutôt que par des photographes. J'ai approché l'objet avec cautèle, prêt à le vouer aux gémonies et sautant sur la moindre occasion pour râler et montrer du doigt ici un comportement inadmissible ou là une fonctionnalité mal implémentée. "Ha ! Je vous l'avais bien dit" m'apprêtais-je à exulter.
Lâs ! Mal m'en a pris, j'étais dans l'erreur. Koken c'est de la grosse bombe.
C'est tout d'abord une application vraiment bien pensée. Elle atteint un degré de fonctionnalité et d'ergonomie rarement vu sur des applications gratuites, et plus particulièrement dans ce segment (CMS/Portfolio auto-hébergé). Toute sa gestion de contenu est bien conçue, et pour ceux qui utilisent Photoshop Lightroom, l'intégration est poussée au maximum avec la possibilité de publier directement à partir de LR vers ses albums dans Koken. Je ne suis pas fan des applications web qui tentent d'imiter le fonctionnement et l'ergonomie des applications "lourdes". Là encore, je mets ma critique dans la poche, Koken réussi ce pari de fournir une expérience utilisateur quasi parfaite.
Un des principes de base de Koken est de partir de vos photos dans leur version la plus grande et lourde. En général, on publie des photos sur internet sous une taille limitée, pour qu'elles soient légères, plus vite téléchargées et affichées sur l'écran du visiteur. Ici il faut prendre le contre-pied total de cette démarche d'optimisation. En postant l'image la plus grosse possible, vous préparez l'avenir. Vous supportez dès maintenant les écrans "retina", et vous n'aurez pas besoin de republier des photos en haute définition plus tard, quand le débit des connexions aura encore grimpé.
Je viens de le faire : j'ai parcouru mon blog photo WordPress, j'ai fait l'inventaire de toutes les photos publiées, à l'époque en 800px de large, j'ai retrouvé ces photos dans Lightroom, je les ai réexportées dans Koken en grand format. J'avais déjà du le faire en 2012 en passant de PixelPost à WP, c'est incroyablement laborieux, et si mon ancien portfolio avait contenu les fichiers en haute définition j'aurai gagné un temps fou. Mais désormais je suis paré, prêt pour l'avenir.
Sur le plan technique Koken est aussi une application très abordable. Elle ravira tous les photographes qui n'aiment pas bricoler sur un serveur, configurer des bouts de machins, se battre avec des fichiers php. L'installation se fait assez simplement : vous vous assurez de disposer d'une base de données, et vous téléchargez un fichier "index.php" que vous déposez sur un serveur dans son répertoire "koken". Vous accédez ensuite à cette page via un navigateur et vous suivez les instructions.
Et c'est là ma seule et unique réserve au sujet de Koken : la manière pas très transparente qu'ils ont de collecter des informations sur l'utilisateur. En effet, pour installer réellement le logiciel à partir de la page index.php, il faut s'enregistrer (adresse email, nom, prénom, ...). Heureusement on peut toujours donner des informations bidons (même pour l'adresse email). Je trouve le procédé pas très classe. En fait, le produit est tellement bon que je pourrais payer si ça me dispensait de cette procédure d'enregistrement.
Bref, une fois enregistré, tout se fait rapidement : la dernière version de l'application est téléchargée, installée et configurée.
Le travail technique est terminé, il reste le plus dur : décider de votre workflow, de la manière dont vous allez organiser vos photos, des albums, sets, et catégories que vous allez créer pour classer votre production, et bien sûr choisir un thème. Surtout, n'hésitez pas à repousser le choix du thème à la toute fin. Dès que vous avez l'assurance que quelques uns vous plaisent, ne perdez pas de temps dessus et concentrez-vous sur les photos. Revisitez votre bibliothèque Lightroom, décidez quoi faire de vos tags, réfléchissez aux réglages d'import initial des images dans Koken, etc.
Le choix du thème peut vraiment arriver en dernier : certains utilisent les tags, d'autres pas, certains affichent le nom du fichier, d'autres pas, et souvent ils disposent de nombreux réglages, si bien qu'il est probablement plus intéressant de consolider le contenu du portfolio avant de s'attaquer à la présentation.
Pour résumer, je suis totalement conquis (et c'est rare).
Work in progress
Je m'attaque à un petit projet photo, dans ma tête depuis un moment, et dans le monde réel depuis quelques jours. C'est assez banal somme-toute, et d'innombrables photographes s'y sont frottés avant moi : la reproduction de peintures classiques. Il ne s'agira pas pour moi, dans un premier temps, de reproduire fidèlement une œuvre existante. Je souhaite plutôt m'attaquer à l'imitation des ambiances, des lumières, des compositions classiques.
J'attaque donc ce projet sans tambour ni trompette par l'entrée de service : la nature morte. Non pas que la nature morte soit l'entrée de service - et donc de basse extraction - de la peinture classique. C'est plutôt que l'entrée en question donnait autrefois sur la cuisine ou pas loin, et que cette dernière est propice à la mise en scène de nature morte. Bref, voici un peu de ce que j'ai fait ces derniers jours, après avoir chiné quelques dentelles et un verre qui n'a jamais contenu de pâte à tartiner.
Quelques essais...
Pour un résultat tout à fait préliminaire plutôt plaisant :
Je dois encore investir dans quelques accessoires (vieille vaisselle, nouvelle grappe de raisin, etc.) pour parfaire la composition, mais la lumière me plait déjà bien en l'état (et oui, le bout de sopalin est temporaire, c'est pour protéger le raisin que j'ai avalé après qu'il a fini de poser pour moi).