La gestion électronique de documents, épisode 3

Une fois qu'on a choisi un système de GED, et qu'on a passé avec un succès relatif les épreuves de l'installation, il reste le plus important : l'utilisation quotidienne.

L'ajout de documents déjà électroniques est assez trivial. Dans Nuxeo en prime on peut le faire par glisser-déposer, c'est super cool™. La difficulté finalement à ce niveau, c'est le classement. Avec le papier c'est simple : on n'a pas vraiment le choix. Soit le classeur rouge, soit le chasseur vert, mais pas les deux. Le classement électronique permet quant à lui de créer autant de dossiers qu'on le souhaite, et de surcharger ce classement par des étiquettes (tags). Une facture d'examen médical pourrait être classée dans "Santé" ou "Factures", ou dans "Santé/Factures", ou dans "Factures/Santé", ou ne pas être classée du tout mais porter les étiquettes "Santé" et "Facture", ou d'autres combinaisons de ces éléments.
Plus j'y réfléchi, et plus je me dis que le classement en dossiers/sous dossiers est archaïque. J'ai d'ailleurs toutes les peines à choisir une structure figée dans la quelle je puisse ranger à la fois l'existant, mais aussi les futurs documents. Le classement par tags a un bel avenir, sous réserve que l'application de GED choisie sache gérer ces étiquettes de manière ergonomique pour la recherche et la navigation.

J'ai un (autre) regret au sujet de Nuxeo : quand j'importe un PDF contenant des méta-données, ces dernières ne sont pas indexées par l'application. Je m'étais naïvement attendu à ce qu'un PDF dont le champs "Author" est renseigné puisse être retrouvé par une recherche sur le nom de l'auteur. Ce n'est pas le cas.
Globalement, j'ai l'impression que les outils de GED ne font pas vraiment la part belle aux méta-données contenues dans les documents. Nuxeo en tout cas considère que les méta-données importantes sont celles qui entourent la vie de votre document dans l'application. Certaines de ces informations sont gérées automatiquement (qui l'a mis en ligne, qui l'a modifié la dernière fois…), mais la majorité sont gérées manuellement par les utilisateurs : date d'expiration, sujets, source, nature, langue, flux de travail, relations entre documents, commentaires...

L'ajout de documents papier passe quant à lui par une étape de numérisation. On sort un peu du périmètre de l'application, mais il est intéressant de se pencher sur la question. Numériser en masse une foule de documents différents nécessite du temps et de la méthode. Ceux qui ont de la chance ont quelque part à porté de main un copieur numérique connecté. Ce genre de grosse machine d'entreprise permet de traiter les documents exactement comme le fait une photocopieuse classique : par lot, recto-verso, avec réduction ou agrandissement, avec optimisation du contraste, etc. Le résultat de la numérisation est en général un fichier PDF envoyé par email, ou déposé sur un serveur. Si vous avez un de ces copieurs à disposition, prenez le temps d'en assimiler les réglages et l'interface. Certains permettent de créer des programmes personnalisés. Ainsi, en pressant une seule touche, je suis capable de numériser recto-verso une pile de documents, avec un réglage spécial de résolution, de contraste, et de destination. Le PDF est déposé sur un serveur WebDAV où je peux le récupérer sans limite de taille. Ensuite, j'utilise un logiciel de reconnaissance de caractères qui me permet de transformer mon PDF "image" en "image+texte". Ainsi, le contenu de chaque document ajouté à Nuxeo est indexé, et peut être retrouvé par le moteur de recherche de l'application. En effet, je ne conçois pas la GED sans la possibilité de rechercher mes documents par leur contenu.

Maintenant au boulot. Il me reste deux cartons d'archives et deux gros classeurs de papiers à numériser.

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La gestion électronique de documents, épisode 2

Suite de l'épisode 1

Et donc j'ai choisi Nuxeo. Dans les grandes lignes, voici quelques raisons objectives :

  • accès au support
  • facilité de tester l'application
  • choix du moteur de bases de données
  • interface et fonctionnalités

Nuxeo est livrée clé en main, sous la forme d'une archive à décompresser. L'archive utilisable sur FreeBSD est celle qui est destinée à Linux, mais elle nécessite quelques modifications. Notamment les scripts de lancement de l'application devront être révisés (chemin du shell, entre autre).
Quoi qu'il en soit, il y a beaucoup de travail entre le moment où l'application est fonctionnelle et le moment où elle est vraiment utilisable (sécurisée, servie dans les règles de l'art).
Rien n'est précisé par exemple en terme de bonnes pratiques. L'utilisateur béotien risque de se retrouver avec une application fonctionnelle mais peu sécurisée. Avant même de lancer l'application pour s'y connecter, il est souhaitable d'utiliser un compte utilisateur non privilégié pour faire tourner ce serveur. Il est aussi fortement recommandé de mettre un serveur web en frontal qui redirigera les requêtes du port standard vers le port 8080. De même, il ne faut pas lancer l'application sur toutes les IP, mais la restreindre à 127.0.0.1.
L'utilisation d'un serveur web comme Apache se fait très simplement si on se contente du protocole HTTP, mais configurer un frontal HTTPS (donc avec chiffrement des transactions) est une autre paire de manches. Ici, même la documentation officielle n'est pas suffisante, et j'ai du utiliser tcpdump pour venir à bout des problèmes de configuration.

Et ça, c'était la partie drôle. Ça se gâte vraiment quand on souhaite mettre à jour l'application. Tout d'abord, il faut enregistrer l'instance de Nuxeo chez l'éditeur, une fois que c'est fait, le système de mise à jour interne devient accessible. Ce système de mise à jour est une énorme calamité. Une bouse monumentale. C'est un concentré des sept plaies de l'Égypte.
Après installation, j'avais une bonne quinzaine de mises à jour à installer. Mes 5 ou 6 premières tentatives se sont soldées par des échecs, nécessitant une réinstallation complète de l'application (ou une restauration à partir d'un snapshot, dans mon cas). En fait, la clé du succès est sur le site de support de Nuxeo. Il y a bien sûr un ordre pour appliquer les mises à jour, mais il faut surtout redémarrer l'application après chaque patch et suivre les recommandations spécifiques à la lettre.

Finalement, cette application si simple à installer au premier abord m'aura fait perdre de longues heures avant même que j'ai l'occasion de m'en servir pour archiver mes documents.

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La gestion électronique de documents, épisode 1

La gestion électronique de documents, GED, est un concept d'actualité ("so 2010" dirait probablement Myriam). Globalement, cela consiste à se débarrasser autant que possible de sa paperasse au profit de documents électroniques manipulés via un logiciel spécialisé. L'avantage premier est la dématérialisation des documents : convertir des années d'archives en documents électroniques permet de gagner de la place, et du temps. Le second avantage est l'enrichissement des documents par des méta-données, soit par l'ajout d'informations spécifiques (auteur, date...) soit par l'ajout d'étiquettes permettant de classer ces documents de multiples manières.
Cherchant pour mes besoins personnels une solution robuste et ergonomique de GED, j'ai recensé quelques logiciels bien propres sur eux qui pourraient me convenir. Parmi eux, on pourra citer Quotero, Alfresco, Nuxeo (sur le quel j'ai jeté mon dévolu) et quelques autres…
Les trois solutions sus-mentionnées fonctionnent sur un serveur, et on y accède par un client web classique comme Safari. Elles sont robustes, éprouvées, libres (opensource), gratuites, et deux d'entres-elles sont mêmes françaises. Sous le capot, les similitudes sont nombreuses. Toutes ces applications sont des serveurs codés en JAVA, et utilisent un moteur de base de données tiers. Mes critères de choix ont été les suivants :

  • - facilité d'accès à l'application sur le site du vendeur (démonstration en ligne, vidéo d'introduction, téléchargement, etc.)
  • - fonctionnalités de l'application (ni trop, ni trop peu)
  • - pré-requis logiciels (choix du moteur de base de données, par exemple)

J'ai écarté Quotero assez vite, car je n'ai pas trouvé que l'application est assez complète. Je pense qu'elle ne propose pas de gestion poussée des métadonnées. Ça ressemble finalement trop à un explorateur de fichier classique, et pas assez à quelque chose sur le quel je peux me reposer entièrement pour gérer des années de paperasse.
Et après quelques péripéties j'ai choisi Nuxeo car ils proposent une démonstration sous la forme d'une machine virtuelle pour VMWare Fusion. J'ai donc pu tester chez moi l'application complète avant de décider ou pas de la déployer sur mon serveur.

Finalement, c'est après que ça se gâte. Suite au prochain épisode.

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Bien migrer son PowerMac G5 vers un Mac Pro

L'achat d'une nouvelle machine nécessite dans la majorité des cas de pouvoir migrer ses données de l'ancien système vers le nouveau. Apple met des outils à disposition des utilisateurs pour remplir cette mission, et globalement ça marche plutôt bien. Cependant, quand l'ancienne machine et la nouvelle n'ont ni la même version du système, ni la même architecture processeur, et qu'on parle de plusieurs centaines de Go de données, tout devient un peu plus compliqué.

Dans mon PowerMac G5, j'ai deux disques durs de 640 Go. Un pour travailler, et un pour les sauvegardes. Dans mon Mac Pro, j'ai un disque dur de 1 To, et trois emplacements libres.

J'ai décidé de :

  • réinstaller un système personnalisé sur le Mac Pro (donc de reformater le disque fourni)
  • monter les deux disques du G5 dans le Mac Pro, pour en récupérer les données
  • poursuivre les sauvegardes Time Machine sur le Mac Pro, sans perdre l'historique du G5 (c'est le point le plus délicat)

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Installer un serveur dédié « Source » sur FreeBSD 8

Source Dedicated Server, le serveur de jeu dédié de Valve pour Team Fortress, Left 4 Dead et Counter Strike (entre autres), est un logiciel Linux ou Windows, propriétaire. Donc les choses ne se présentent pas forcément très bien pour une installation sur FreeBSD. Cependant, il n'y a pas beaucoup d'efforts à faire pour installer et faire fonctionner ce logiciel grace à la compatibilité Linux de FreeBSD.

Dans un premier temps il faut activer, si ce n'est déjà fait, la compatibilité Linux dans le noyau de FreeBSD :

# chargement manuel du module
kldload /boot/kernel/linux.ko
# activation du chargement automatique au démarrage
echo 'linux_enable="YES"' >> /etc/rc.conf 

Ensuite (et pas avant), on peut installer les librairies Linux. Pour FreeBSD 8, il faut installer la version f10 :

portinstall -PP linux_base-f10

Attention, si vous êtes en FreeBSD 64 bits (amd64), le package refusera de s'installer, il faudra alors utiliser :

portinstall linux_base-f10

On termine de préparer l'environnement de compatibilité Linux en montant le système de fichier procfs. Il faut ajouter la ligne suivante au fichier /etc/fstab

linproc         /compat/linux/proc      linprocfs       rw 0 0

puis faire un

mount -a

Enfin, on peut installer le client steam :

portinstall linux-steam

En réalité, c'est seulement un logiciel de mise à jour du client steam qui est installé, il faut lancer la mise à jour pour que la vraie commande steam soit installée. Je fais cette étape deux fois :

cd /usr/local/steam/
./steam
# on attend la fin de l'exécution
# puis on recommence 
./steam

Le binaire steam est maintenant installé, à jour, et totalement fonctionnel. Via ce client, il est possible d'installer n'importe quel jeu compatible. Voilà comment procéder pour installer Left 4 Dead 2 :

./steam -command update -game left4dead2 -dir /chemin/du/jeu

On remplacera /chemin/du/jeu par le chemin du répertoire dans le quel on souhaite stocker les fichiers du jeu. Attention, pour Left 4 Dead 2 il y a environ 8 Go à télécharger. Si vous êtes sur de l'UFS, c'est donc 8 Go de stockage qui seront consommés. Si vous êtes sur un volume ZFS avec compression GZip, il faut compter environ 4,2 Go d'espace disque consommé. Le téléchargement est assez long, faites une pause, voire même, lancez la commande avant d'aller vous coucher.

Après cela, le répertoire /chemin/du/jeu contiendra un répertoire left4dead2. Dans ce dernier se trouve un script de lancement qui permet de démarrer le serveur dédié Source : srcds_run.
Voici un exemple de lancement :

cd /chemin/du/jeu/left4dead2
./srcds_run -ip 192.168.1.1 +sv_lan 1

L'option -ip permet d'imposer l'IP sur la quelle le serveur écoute. C'est très utile car le script est d'une bêtise monumentale. En effet, pour une raison que j'ignore, le serveur dédié se lance par défaut en utilisant la toute première IP configurée dans le fichier /etc/rc.conf même si la ligne est commentée !
C'est à dire que si votre rc.conf contient les lignes suivantes :

#ifconfig_em0="inet 192.168.128.201  netmask 255.255.255.0"
ifconfig_em0="inet 193.30.227.216  netmask 255.255.255.192"

et bien cet abruti de serveur tente de se lancer sur l'IP 192.168.128.201, alors que, bien sûr, l'IP n'est pas active. Épargnez votre santé mentale, imposez dès le départ une IP à srcds.
L'option +sv_lan 1 quant à elle impose un fonctionnement sur le LAN uniquement, ce qui permet aisément de tester le fonctionnement du serveur sans l'ouvrir sur le monde.

Vous devrez veiller à quelques points de détail :

  • le firewall doit autoriser les connexions TCP et UDP sur les ports 26901 et 27015.
  • le jeu peut (doit) être lancé avec un utilisateur non privilégié. Créez un compte pour l'occasion, avec un shell /bin/nologin, et toute autre mesure de protection que vous jugerez nécessaire.
    Attention, faire tourner le jeu avec un utilisateur non privilégié n'est pas forcément très simple, surtout si vous l'avez installé en root. J'ai découvert que lancer le jeu une première fois en root peut régler certains problèmes.
  • l'utilisateur en question devra notamment pouvoir écrire dans les répertoires /chemin/du/jeu/left4dead2/update, /chemin/du/jeu/left4dead2/left4dead2 et /chemin/du/jeu/left4dead2/left4dead2/{downloads,logs} et dans les fichiers /chemin/du/jeu/left4dead2/left4dead2/*.cache
  • il devra aussi pouvoir exécuter les fichiers /chemin/du/jeu/left4dead2/srcds_run /chemin/du/jeu/left4dead2/srcds_linux

Pour un utilisateur non privilégié, en "nologin", le moyen fiable de lancer le serveur est d'utiliser sudo, dans un screen pour être tranquille :

cd /chemin/du/jeu/left4dead2/
screen nice -n -5 sudo -u utilisateur_steam ./srcds_run -ip 192.168.1.1

Avec tout ceci, votre serveur doit être fonctionnel, et permet déjà de jouer. Le plus dur reste à faire, puisque de toute l'histoire de l'informatique, ce sont les serveurs de jeu qui détiennent la triste palme des logiciels les moins bien documentés au monde. Créez un fichier /chemin/du/jeu/left4dead2/left4dead2/cfg/server.cfg et testez des combinaisons jusqu'à obtenir le résultat souhaité.

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Achète serveur d’occasion…

Je suis à la recherche d'un serveur d'occasion pour remplacer mon actuel et très vieillissant Supermicro (châssis SC811I-260B, carte mère P4SCi, pentium IV 3GHz).
Voici les spécifications du matériel que je cherche :

  • marque : Supermicro de préférence, sinon Tyan, Dell, HP, ou Intel
  • serveur 1U avec rails
  • 4 emplacements disques SATA ou SAS (4 en 3,5" ou 6 à 8 en 2,5"), extractibles à chaud
  • carte mère pour CPU Intel Core 2, Core i3, Core i7, ou Xeon, supportant si possible l'IPMI
  • compatible FreeBSD (mais ça normalement, ça ne pose pas de problème)

Le tout en parfait état de fonctionnement. Prix à débattre en fonction du matériel, de son état, et des fournitures (CPU, RAM…).

Faites passer le message :)

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Des disques durs soi-disant écolos

La mode est à l'écologie, sur tous les fronts. En matière d'informatique il faut bien sûr polluer moins, mais il faut aussi consommer le moins d'énergie possible. Pour les disques durs, cela passe essentiellement par l'optimisation de la consommation électrique, tant en veille qu'en activité. Cela se traduit par des performances légèrement réduites, ainsi qu'un bruit et un dégagement de chaleur moindres.
Dans ce domaine, les disques Western Digital "Green" ont plutôt bonnes réputations. Je viens d'acquérir un WD Caviar Green d'1 To, qui s'avère plutôt silencieux tout en étant nettement plus performant que mes disques WD RE 250 Go.
Néanmoins, coté température, je trouve le Caviar Green pour le moins surprenant :

hddtemp smartctl week

Le 19 novembre, vers 12h, j'ai extrait un disque (un WD RE 250 Go) pour placer le Caviar Green à sa place. À part ça, rien n'a changé dans la machine. Je trouve la courbe de température du nouveau disque sinon inquiétante, pour le moins surprenante. Il n'y a aucune activité sur ce disque, mis à part une backup très rapide toutes les nuits qui ne coïncide pas avec les pics de température.

edit : Après enquête, il s'avère que la montée en température est due au test SMART que le disque fait sur lui même. Comme j'utilise de toute manière smartctl/smard pour surveiller mes disques, j'ai désactivé ce test intégré. Néanmoins, c'est le seul de mes disques à chauffer de la sorte pendant les tests SMART...

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Cherche admin sys désespérément

On prend les même et on recommence : je recherche 2 administrateurs système 80% Mac OS X Server / 20% Linux, pour venir renforcer l'équipe dans la quelle je suis seul... Ça fait rire, présenté comme ça, mais il y a du boulot pour 3 ou 4, et je suis vraiment tout seul.

Profil : plutôt licence Pro ou autre bac+3. Pas de réseau ni de Windows, merci.
Poste : contractuel de la fonction publique, grade d'Ingénieur d'Étude.
À pourvoir : hier.

Si vous n'êtes pas Bac+3, mais que vous connaissez Mac OS X Server : POSTULEZ !
Si vous n'avez pas de compte sur Monster, envoyez CV et lettre de motivation au format PDF ou RTF à recrutement-sentier@univ-lyon2.fr.

Dans la foulée, on cherche aussi un développeur Web avec une forte sensibilité JAVA, capable d'administrer des serveurs d'applications (Tomcat et tout et tout).

Les détails sont sur Monster.fr.

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