Emmener son matériel photo chez des amis pour une soirée n'est pas tout à fait comparable avec un séjour de deux semaines à l'étranger. Dans le premier cas, un petit sac Crumpler comme le Pretty Boy XXL (ou ses successeurs) fera parfaitement l'affaire. Dans le second cas, il est prudent d'envisager quelque chose de plus confortable. Fatigué d'avoir une épaule plus basse que l'autre pendant mes balades, j'ai donc opté pour un sac à dos Kata 3N1-20.
Ce dernier présente certains d'avantages par rapport à son concurrent direct, le Lowepro slingshot 200 AW, dont le plus important est sans doute la possibilité de le porter en sac à dos avec deux bretelles ou en slingshot avec une seule bretelle, à droite ou à gauche, selon sa préférence.
Mon matériel n'est pas nombreux, mais il est lourd. Le 40D couplé au 24-70 f/2.8 atteint tranquillement 1,8 kg. Avec un 30mm f/1.4 de 430 g, on est à plus de 2,2 kg. À moins d'être rugbyman, n'essayez pas de porter tout cela sur une seule épaule pendant une journée de marche. Un sac à dos est donc pour moi indispensable.

Malheureusement, sur le terrain, au Japon précisément, le sac 3N1-20 n'a pas rempli toutes ses promesses. Voici quelques limitations que j'ai rencontrées.
En premier lieux, fin mars-début avril le temps est frais à Tokyo/Kyoto/Osaka, donc une bonne veste, et souvent un pull sont indispensables. Emmitouflé de la sorte, il est très peu commode d'utiliser le sac en slingshot. Pour faire pivoter le sac facilement il vaut mieux être en tshirt, pull fin, ou coupe-vent/k-way.
Ensuite, en milieu urbain japonais, les foules sont parfois denses, et marchent rapidement. Le temps de sortir d'appareil du sac dans ces conditions, et vous êtes certains de rater ce que vous vouliez photographier.
Sur le long terme, votre dos vous fera bien sentir que le placement de l'appareil à l'intérieur du sac n'est pas équilibré. En effet, le rangement de l'optique à l'horizontale avec le boîtier à gauche ou à droite introduit un léger déséquilibre qui se fait nettement sentir sur la durée. Si bien que j'ai fini par garder l'appareil autour du cou en permanence, le sac ne servant qu'à transporter quelques breloques et mon second objectif.
Par ailleurs, le Japon est un pays très sûr. Vous pouvez vous promener à peu près partout, de jour comme de nuit, avec 2000 euros de matériel photo pendu autour du cou, sans rien risquer. Cela réduit d'autant l'utilité d'un sac de type slingshot, dont le but est de conserver votre matériel à l'abri tout en le maintenant à portée de main.
Lors des manipulations pour extraire ou ranger l'appareil dans la poche latérale, j'ai trouvé que le clip de fermeture n'arrivait pas bien en face de son réceptacle. Il m'a fallu me livrer parfois à quelques contortions pour parvenir à fermer complètement cette poche. C'est assez dommage, et frustrant. J'ai aussi eu l'impression que les bretelles du sac se dérèglent assez facilement, surtout si on enlève et remet son sac très souvent.
Je voudrai tout de même finir avec quelques éléments positifs, car je suis malgré tout content de ce sac. Le compartiment supérieur, indépendant de la partie "photo" du sac permet de ranger pas mal de chose, surtout si le haut de votre compartiment photo est vide, car la séparation entre les deux est souple. On peut par exemple y loger un ou deux livres de poche, quelques babioles et un pull pas trop épais. Si le pull ne rentre pas dans cette poche, vous pouvez le glisser dans la grosse poignée au dessus du sac. Le 3N1-20 ne prévoit pas de fixation pour un trépied, mais c'est très facilement réalisable. Il vous suffit de bien attacher le haut de votre trépied avec une sangle ou une cordelette à l'anneau métallique du sac, et d'utiliser la sangle abdominale du sac pour maintenir le bas du trépied. Le résultat est très fonctionnel. Pour finir, il est très solide. J'ai usé et abusé des fermetures éclair, j'ai bourré les poches, j'ai tiré sur les sangles, et il n'a pas montré le moindre signe de faiblesse ou d'usure.