Le Japon : un pays d’hôtesses de l’air

Si le Japon est connu pour ses uniformes scolaires, il l'est un peu moins pour les uniformes de travail. Sans vouloir trop généraliser non plus, je suis tenté de dire que la femme japonaise, si férue de mode et d'élégance soit elle, garde ses jolies tenues pour le soir ou le week-end. Les working girls sont très nombreuses à revêtir une sorte d'uniforme pour aller travailler. Ainsi, il n'est pas rare de croiser en ville des groupes de filles toutes habillées de la même manière : tailleur strict et austère, en général bleu marine ou noir, chaussures assorties…

working girls

Il existe d'ailleurs des magasins dédiés à ce genre de vêtements, où l'on peut se procurer pour un prix raisonnable un uniforme de travail, à choisir dans de grands rayonnages où toutes les nuances de bleus foncés et de noirs sont disponibles.
Finalement, il ne leur manque qu'un foulard coloré autour du cou pour donner vraiment l'impression que le Japon est peuplé d'hôtesses de l'air.

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Le Japon : le pays de la mode

On a tous en tête quelques clichés sur le style vestimentaire des Japonais, mais rien ne peut vraiment vous préparer au spectacle de la rue nippone. Les jeunes, surtout les filles, sont exubérants. Les minettes sont habillées le plus court possible en bas, mais leur haut est toujours sage. Elles sont souvent très maquillées, et sont nombreuses à arborer d'impressionnantes permanentes plus ou moins décolorées. Elles passent d'ailleurs leur temps dans les magasins d'habillement ou d'accessoires, qui sont légions.

minettes

Leurs aînées sont plus sages, d'une délicieuse élégance, et d'une grande féminité. Elles ont abandonné les extravagances capillaires de leurs cadettes au profit de coiffures plus naturelles et les micro-jupes sont remplacées par des jupes ou des robes qui s'arrêtent au-dessus du genou. La silhouette est fine, élancée, et les jambes nues sont campées dans des bottes ou perchées sur des talons hauts. Suivant la température, ces jolies citadines enfilent un cardigan, une veste de tailleur, ou un beau manteau trois-quarts blanc cassé. Si j'étais une femme, je serais jalouse. Tout leur va, elles sont féminines, elles ont des silhouettes de mannequin, elles sont belles.

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Le Japon : le pays du vélo

Si l'on n'est pas prévenu, c'est très surprenant. Le Japon avec ses grandes tours, ses villes éclairées aux néons géants, ses rues à l'américaine, est un pays de cyclistes. Seulement là-bas, on ne roule pas sur la route, mais sur les trottoirs. L'exercice est périlleux, mais cela semble se passer fort bien. Hommes d'affaires, jeunes en balade, minettes en minijupe et talons aiguilles, vieux livreur de soupe, tout le monde fait du vélo, personne n'utilise sa sonnette, et l'éclairage semble tout à fait facultatif. Pour illustrer mon propos et justifier mon tag "filles", voici une petite brochette de demoiselles croisées dans un parc à Osaka.

minettes a velo

Les vélos sont de toutes sortes. Tout petits, très grands, pliants, à assistance électrique, vieux ou flambants neufs, quand ils ne roulent pas, on les trouve parqués par dizaines ou centaines sur les trottoirs ou dans des parking spécialisés. Et si la circulation des cyclistes semble totalement anarchique, j'imagine qu'elle obéit à des règles tacites qui échappent au vulgus occidental. Bref, les vélos au Japon, c'est une belle pagaille.
Pour finir, j'ai vu plus de vélos en quinze jours que pendant les trente dernières années, et j'ai vu moins de vélos vandalisés qu'en une semaine en France.

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Le Japon : un pays de fumeurs ?

Quand on est non-fumeur intégriste comme je le suis par moment, on peut facilement se retrouver en mauvaise posture au Japon. D'ailleurs, c'est simple, les personnages des romans de Murakami passent leur temps à fumer clope sur clope.
Revenons à la réalité. Les restaurants, par exemple, sont tous fumeurs. Ils proposent parfois un coin non-fumeur, mais pas toujours.
Cela dit, il faut bien être honnête, l'expérience d'un restaurant fumeur au Japon est sans comparaison avec celle qu'on pouvait encore vivre en France il y a quelques années. Primo, nos amis japonais ont une forte tendance à ne pas terminer leurs cigarettes. À moins que ces dernières ne soient dotées d'un filtre démesuré. Je n'ai pas disséqué de mégot pour vérifier. Secondo, les cigarettes doivent être assez légères, car leur fumée est nettement moins désagréable qu'en France.
Du côté des chambres d'hôtel par contre, c'est un peu plus pénible. Si on ne s'y prend pas assez longtemps à l'avance, au moins deux ou trois semaines, on a toutes les chances de ne trouver des réservations que pour des chambres "fumeur". Ce fut notre cas. Sur les six chambres d'hôtels où nous avons séjourné, 100% étaient "fumeur". La seule qui ne sentait pas fortement le tabac était d'ailleurs une chambre de style japonais (tatami, cloisons coulissantes en papier et bois...). Toutes les autres empestaient le cendrier à tel point qu'il nous a fallu trouver un aérosol contre les odeurs de cigarette.
Dans la rue par contre, la situation est très différente. Il n'est pas rare dans les grandes villes de trouver des rues ou des quartiers entiers dans les quels il est interdit de fumer en marchant. Les fumeurs s'arrêtent alors dans un coin, ou se regroupent autour de grands cendriers. Rendez-vous compte : certaines rues ou quartiers sont même totalement interdits aux fumeurs ! Si seulement les Japonais partageaient notre (mon ?) goût pour les terrasses de bar au soleil, ce serait le plus chouette pays du monde \o/

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La TV au Japon, c’est un autre monde

La télévision, au Japon, c'est vraiment une chose intéressante. Pendant cinq minutes. Parce qu'il ne faut pas se voiler la face, quand on ne comprend pas la langue et que l'on n'est pas un grand fan du petit écran, on est vite lassé. Néanmoins, c'est un outil formidable pour mesurer l'étendue du gouffre culturel qui sépare l'européen moyen du nippon.
Par exemple, les programmes télé japonais font grossir, car à chaque fois qu'on allume le poste, on se retrouve devant une émission culinaire. Quel que soit l'heure du jour ou de la nuit, et quelque soit la chaîne, on voit des gens manger, mâcher, déglutir, croquer, aspirer. J'exagère à peine.
On apprend en observant ce manège que le japonais qui aime ce qu'il mange fait une grimace assez prononcée. Pour nous, occidentaux en plein décalage horaire, cette grimace évoque immédiatement, et indubitablement, le visage de quelqu'un qui croque dans un citron. Sachez-le, si un jour vous passez dans une émission culinaire japonaise : pour montrer que vous aimez, faites juste semblant de croquer dans un citron. On observe par ailleurs la même grimace dans les publicités pour la bière (environ une publicité sur deux). On peut donc étendre cette règle aux boissons.
À propos de publicité, c'est d'ailleurs le seul pays que je connaisse où on peut voir de la réclame pour des amortisseurs antisismiques. Et là, on parle bien d'amortisseurs pour immeuble. C'est plus gros qu'une voiture, et ça n'a pas d'égal pour égayer votre salon.

La télé au Japon

Il est amusant de voir aussi comment les programmes de divertissement sont tous outrageusement sous-titrés. Voyez comment les sous-titres sont gros et colorés. Impossible d'y échapper. Ces sous-titres reprennent les échanges verbaux entre les différents animateurs, y compris les cris et exclamations des personnes hors-champ ! Si bien qu'il arrive qu'on ai une colonne de sous-titre supplémentaire, à peu près là où se trouve le cuisinier sur la photo ci-dessus. Il semble que le but soit de mettre en valeur les choses importantes ou les traits d'humour, pour ne pas en rater une miette. Tout un programme.
Pour finir, entre deux émissions culinaires et quelques pages de pub, vous tomberez certainement sur des jeux ou des émissions plus ou moins ludiques. Étrangement, les participants de ces jeux sont presque toujours des gens connus : des humoristes en vogue, des animateurs d'émission culinaire, des chanteuses, des joueurs de baseball connus… Il n'est d'ailleurs pas rare de trouver ces mêmes participants célèbres dans différents jeux et émissions tout au long de la journée. Finalement, c'est très commode. Invitez quelques humoristes, et vous aurez une émission amusante, invitez une chanteuse à la mode, et le succès de votre interlude musical est garanti. Mais pas de jaloux, j'ai bien l'impression que la France s'y met tranquillement, à son rythme.

note : Merci à Miki pour les explications.

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Gake no ue no Ponyo

Ponyo ! Comme chaque fois que je regarde un nouveau film de Miyazaki, je suis incapable d'argumenter sérieusement pendant quelques jours. Les superlatifs me viennent à l'esprit par paquets, mais aucune phrase construite n'en sort.

ponyo (c) studio ghibli

Donc pour faire court : j'ai adoré. C'est bon, c'est sensible, c'est adorable. Allez le voir, et ne manquez surtout pas de faire un tour sur youtube pour infecter vos vulnérables neurones avec la chanson du film. L'air est entêtant au possible, et la gamine est absolument adorable. J'ai déjà contaminé mes collègues, parmi lesquels je ne doute pas qu'il y en a une ou deux qui vont bosser la chorégraphie (salut les filles ;) ).
Pour ceux qui voudraient apprendre les paroles, ou simplement avoir un aperçu sur la génèse de cette bande originale à succès, je pense qu'il est tout indiqué de se précipiter vers cet article : Gake no ue no Ponyo-Theme Song.

Po-nyo, Po-nyo, Ponyo sakana no ko...

note : illustration (c) studio ghibli

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Les japonais ne parlent pas anglais

Si il y a bien quelque chose d'important à comprendre avant de planifier un voyage au Japon, c'est que le japonais moyen ne parle pas anglais (et encore moins français). Alors bien sûr, on trouve parfois quelques interlocuteurs, mais pas toujours au moment où l'on en aurait besoin. Par exemple, le personnel d'accueil des hotels parle en général un anglais modeste mais fonctionnel. Les contrôleurs dans le métro sont aussi d'une grande aide pour le voyageur égaré, et si ils ne savent pas toujours vous répondre en anglais, ils vous comprendront probablement.
Dans les restaurants par contre, point de salut, en dehors d'établissements haut de gamme. Les menus en anglais sont rares, et les serveurs qui parlent ou même comprennent cette langue le sont encore plus.
Toujours est-il que le gouvernement japonais semble promouvoir activement l'apprentissage des langues. Les méthodes de langues abondent dans toutes les librairies, et le fameux TOEIC a été créé par les États Unis à la demande du Japon. Par ailleurs, des chaînes de télévision comme NHK diffusent des émissions basées sur l'anglais. Le matin, les programmes pour les petits ressemblent à ce que l'on trouve chez nous avec Dora, où des personnages enfantins apprennent à la nouvelle génération quelques bribes d'anglais. Plus tard dans la journée, on peut tomber sur des jeux télévisés où les candidats doivent rivaliser sur la base de leur niveau d'anglais.
Je n'ai pas vraiment d'explication à cette situation particulière. Mais peut être aurions nous aussi plus de difficultés avec l'anglais si nous avions subi l'occupation militaire américaine pendant 6 ans, après avoir été victime du premier bombardement nucléaire de l'Histoire.

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15 jours au Japon avec le sac KATA 3N1-20

Emmener son matériel photo chez des amis pour une soirée n'est pas tout à fait comparable avec un séjour de deux semaines à l'étranger. Dans le premier cas, un petit sac Crumpler comme le Pretty Boy XXL (ou ses successeurs) fera parfaitement l'affaire. Dans le second cas, il est prudent d'envisager quelque chose de plus confortable. Fatigué d'avoir une épaule plus basse que l'autre pendant mes balades, j'ai donc opté pour un sac à dos Kata 3N1-20.
Ce dernier présente certains d'avantages par rapport à son concurrent direct, le Lowepro slingshot 200 AW, dont le plus important est sans doute la possibilité de le porter en sac à dos avec deux bretelles ou en slingshot avec une seule bretelle, à droite ou à gauche, selon sa préférence.
Mon matériel n'est pas nombreux, mais il est lourd. Le 40D couplé au 24-70 f/2.8 atteint tranquillement 1,8 kg. Avec un 30mm f/1.4 de 430 g, on est à plus de 2,2 kg. À moins d'être rugbyman, n'essayez pas de porter tout cela sur une seule épaule pendant une journée de marche. Un sac à dos est donc pour moi indispensable.

kata-sling-bag-lg

Malheureusement, sur le terrain, au Japon précisément, le sac 3N1-20 n'a pas rempli toutes ses promesses. Voici quelques limitations que j'ai rencontrées.
En premier lieux, fin mars-début avril le temps est frais à Tokyo/Kyoto/Osaka, donc une bonne veste, et souvent un pull sont indispensables. Emmitouflé de la sorte, il est très peu commode d'utiliser le sac en slingshot. Pour faire pivoter le sac facilement il vaut mieux être en tshirt, pull fin, ou coupe-vent/k-way.
Ensuite, en milieu urbain japonais, les foules sont parfois denses, et marchent rapidement. Le temps de sortir d'appareil du sac dans ces conditions, et vous êtes certains de rater ce que vous vouliez photographier.
Sur le long terme, votre dos vous fera bien sentir que le placement de l'appareil à l'intérieur du sac n'est pas équilibré. En effet, le rangement de l'optique à l'horizontale avec le boîtier à gauche ou à droite introduit un léger déséquilibre qui se fait nettement sentir sur la durée. Si bien que j'ai fini par garder l'appareil autour du cou en permanence, le sac ne servant qu'à transporter quelques breloques et mon second objectif.
Par ailleurs, le Japon est un pays très sûr. Vous pouvez vous promener à peu près partout, de jour comme de nuit, avec 2000 euros de matériel photo pendu autour du cou, sans rien risquer. Cela réduit d'autant l'utilité d'un sac de type slingshot, dont le but est de conserver votre matériel à l'abri tout en le maintenant à portée de main.
Lors des manipulations pour extraire ou ranger l'appareil dans la poche latérale, j'ai trouvé que le clip de fermeture n'arrivait pas bien en face de son réceptacle. Il m'a fallu me livrer parfois à quelques contortions pour parvenir à fermer complètement cette poche. C'est assez dommage, et frustrant. J'ai aussi eu l'impression que les bretelles du sac se dérèglent assez facilement, surtout si on enlève et remet son sac très souvent.
Je voudrai tout de même finir avec quelques éléments positifs, car je suis malgré tout content de ce sac. Le compartiment supérieur, indépendant de la partie "photo" du sac permet de ranger pas mal de chose, surtout si le haut de votre compartiment photo est vide, car la séparation entre les deux est souple. On peut par exemple y loger un ou deux livres de poche, quelques babioles et un pull pas trop épais. Si le pull ne rentre pas dans cette poche, vous pouvez le glisser dans la grosse poignée au dessus du sac. Le 3N1-20 ne prévoit pas de fixation pour un trépied, mais c'est très facilement réalisable. Il vous suffit de bien attacher le haut de votre trépied avec une sangle ou une cordelette à l'anneau métallique du sac, et d'utiliser la sangle abdominale du sac pour maintenir le bas du trépied. Le résultat est très fonctionnel. Pour finir, il est très solide. J'ai usé et abusé des fermetures éclair, j'ai bourré les poches, j'ai tiré sur les sangles, et il n'a pas montré le moindre signe de faiblesse ou d'usure.

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